Accéder au contenu principal

Le Jardin des Senteurs au château de Namur

En début de semaine, j'entreprends l'escalade de la citadelle de Namur, bien décidée à parcourir le parc du Champeau, repéré sur Internet. La marche sur de gros pavés de taille inégale n'a pas été facile. Je ne vois aucun panneau indicateur pour le parc mais je passe à côté d'un autre, le Reine Fabiola, abritant des jeux pour les enfants, et traverse un arboretum. Des ouvriers de la ville me disent ne pas connaître de "parc du Champeau". Un peu désemparée, j'ai quand-même la chance de visiter l'esplanade de Georges Hobé construite vers 1910 avec le stade des jeux et le théâtre de verdure, un ensemble monumental à mes yeux. En retournant sur mes pas, j'aperçois le château de Namur à ma gauche et une allée qui pénètre dans le domaine. Si les grilles sont grandes ouvertes, c'est peut-être une invitation...

Génial, un Jardin des Senteurs ouvert au public ! Décliné en cinq ambiances, le "Jardin des 4 Saisons", la "Roseraie parfumée", le "Jardin gourmand", le "Jardin des Emotions" et le "Jardin couleur Lavande", il aurait été aménagé suite à un accord entre la Province et la Ville elles-mêmes en 2006. Le parcourir à la fin du mois de septembre n'a pas posé problème, fleurs et couleurs étaient au rendez-vous. A première vue, les jardins semblent articulés au pied du château qu'ils contournent. C'est vrai pour trois ambiances sur les cinq.

C'est la "Roseraie parfumée" qui a assuré mon accueil. Il se fait que, sans le savoir, j'aie ignoré le "Jardin des Senteurs", sans doute plus discret. S'il était situé à ma gauche, c'est normal que mon oeil ait plutôt été attiré par ce qu'il se passait à ma droite, comme dans les publicités. La roseraie, donc. Celle-ci est aménagée sur une terrasse contenue par un muret de pierre sèche (?) et recouverte de gravier, légèrement en pente. Organisée en deux espaces circulaires contigus, entre lesquels sont prévus des passages, elle adopte la structure suivante : un parterre circulaire au centre, des plates-bandes / parterres arquées qui l'entourent et, plus éloignées encore, des pergolas (métal) qui encadrent des palissades (ou claustra) ajourées en bois au pied desquelles sont de nouveau aménagées des plates-bandes / parterres. Tous les espaces disponibles sont réservés à la culture des roses, dont les noms sont communiqués. Les rosiers se font tantôt grimpants et lianes, tantôt couvre-sol, tantôt arbustifs. Parmi les roses, il y en a même une qui s'appelle la rose "Château de Namur" et dont la création remonte au début du XIXe siècle ! Il est possible de longer le château au pied duquel ont été installés des bancs et des bacs - réalisés avec des planches de bois - plus ou moins hauts accueillant des plantes diverses et variées.









Le "Jardin gourmand", beaucoup plus destructuré, se présente immédiatement à nous, organisé en divers petits espaces qui s'enchaînent. Ceux-si sont plus ou moins séparés par des claustra. Il n'est pas possible d'embrasser tout l'agencement d'un seul coup d'oeil ; ce qui met en évidence l'importance de la déambulation. Pour quelqu'un qui ne connaît rien aux plantes, c'est l'occasion d'étudier les correspondances entre noms et spécimens. Il y en a tant dans des bacs en bois de hauteurs différentes alignés devant les claustra que dans ce que j'appellerai le "jardin en damier" où sont disposés des "carrés de terre" à plantations individuelles, principalement des plantes herbacées utilisées en cuisine. Ce damier évoque certainement des arrangements médiévaux tels qu'on en connaît dans les abbayes (pour exemple : "Jardin des plantes médicinales de l'abbaye de Vauclair (1 ha)" sur le site du Comité des Parcs et Jardins de France) qui cultivaient des simples, ou plantes médicinales. On découvre ici un beau camaïeu de verts égayé par quelques touches d'autres couleurs. Au centre s'élève un arbuste taillé en boule qui domine la composition. Alors que certaines plantes se dressent fièrement vers le ciel, d'autres s'étalent paresseusement ; certaines respectent les limites du carré, d'autres s'élancent en dehors...On y trouve du fenouil, du persil, de la camomille romaine, du cerfeuil commun, du cumin des près, du persil plat, du piment royal, de la livèche, du céleri perpétuel, de la menthe des montagnes d'Amérique, de l'estragon français et d'autres encore. Des bancs en bois sont disposés ci et là, afin d'inciter le promeneur à la contemplation. C'est vraiment un jardin intéressant pour les amateurs qui souhaiteraient enrichir leur propriété de l'une ou l'autre espèce. Il suffit de venir ici et de prendre bonne note de ce qui s'y trouve.






Outre le "Jardin des Emotions" et le "Jardin couleur Lavande", que j'évoquerai plus tard, est également accessible un petit parc paysager tout à fait sympathique qui invite à se détendre, après avoir parcouru l'ensemble des installations...

(Article en cours de rédaction, mis en ligne le 29 septembre 2013. Les photographies datent du 23 septembre 2013).

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Tournai : les jardins de Choiseul

Encore une découverte de jardin surprise ! J'avais rendez-vous à l'Avenue Bozière à Tournai mais j'étais un quart d'heure en avance. Je fais donc quelques pas et je remarque un grand et beau bâtiment dépassant largement derrière le muret en protégeant l'accès. Les grilles sont ouvertes et j'entraperçois un très joli jardin, inondé de soleil en ces temps de canicule. A plusieurs reprises, je vérifie s'il s'agit d'un jardin privé ou non, si je peux y entrer ou non. Ne voyant aucune interdiction, je me risque à y faire un tour, armée de mon appareil photo. La construction est impressionnante, austère et imposante en même temps. J'imagine que ce bâtiment ancien est devenu un home pour personnes âgées, vu les proportions et le calme qui règne en ces lieux. Je commence à me détendre, personne ne vient me demander de rebrousser chemin, même si certains ont dû me voir depuis les portes ou les fenêtres. Le jardin est assez classique

Lac de Côme épisode 2 : le jardin de la villa de la Fondation Rockfeller à Bellagio

L'après-midi du 2 mai, nous avons eu l'immense honneur de pouvoir visiter en groupe le jardin de la villa de la Fondation Rockfeller à Bellagio.  Bellagio est une charmante ville de petite taille située au bord du lac de Côme, et dont on gravit une série de "salite" parallèles, autrement dit de petites rues en pente, bordées de boutiques aguichantes. Une place avec une église marque l'aboutissement d'une plus grande rue à nouveau fort garnie en commerces et en zones de restauration. Par-dessus ce bel ensemble se trouve la villa de la Fondation Rockfeller , aussi appelée la Villa Serbelloni, avec son très agréable jardin - qui tient plutôt du parc - aménagé en pente autour et par-dessus la villa et de différents petits bâtiments dont la disposition est supposée faciliter la tranquillité et la concentration des résidents-chercheurs . Pour la petite histoire, la villa a été donnée en 1959 par une princesse américaine, Ella Holbrook Walker, à la Fondation Rockfel

Du René Pechère à la Cité administrative de Bruxelles

                                                                             *...*...* On ne peut pas le rater quand on travaille dans le quartier, surtout quand on peut l'observer depuis les hauteurs : voici le jardin de la Cité administrative de René Pechère à Bruxelles. Créateur du parc Malandre à Renaix et du parc Tomberg plus loin dans Bruxelles, le célèbre paysagiste nous a aussi légué cette intéressante composition qui remonte aux années 1958-1970. En le découvrant depuis les bureaux qui l'entourent, je remarque que le jardin s'étale avec vigueur sur toute une aire de terrain rectangulaire allongée. Il est entouré de bâtiments assez hauts, en particulier de la tour des Finances, qui surpasse les autres en hauteur. Le jardin est censé être réparti sur deux terrasses, mais je ne l'ai su qu'en lisant un article dont le lien vous est offert plus bas.  La terrasse que j'ai pu découvrir personnellement est tout à fait lisible quant aux élémen