Puisque c'est le jour de la fête nationale française, intéressons-nous à un jardin "à la française" situé dans les environs de Dinant, le long de la Meuse. Bien que le château qu'il accompagne soit plutôt isolé, peut-être difficile à trouver pour certains, le déplacement vaut la peine. Et puisque nous abordons une semaine un peu plus pluvieuse, vous ne trouverez pas d'inconvénients à voir des photos datant du mois de mars, avec un ciel un peu bouché...
L'histoire du château de Freÿr et des jardins qui l'entourent n'est pas des plus simples. Les étapes qui ont mené au résultat final sont nombreuses et peuvent donner le tourni, pour ceux qui n'aiment pas tellement retenir des noms et des dates. Retenons que les jardins que nous voyons actuellement datent du XVIIIe siècle et sont le fruit de plusieurs phases d'aménagement mais que l'occupation du site est très ancienne - elle remonte au Moyen Age - et que le château a subi plusieurs changements au cours du temps lui aussi.
Le château est du type "entre cour et jardin". Depuis le parking, en direction du sud, une grande allée interrompue par un bassin octogonal donne le ton. Un long muret renvoie à des aménagements plus anciens. Une terrasse élevée permet d'admirer l'architecture du château, peut-être un peu terne sous un tel ciel, mais très digne et mesurée, en phase avec son environnement.
Côté nord, les jardins sont beaucoup plus développés. Pour commencer, ils prennent place sur trois terrasses. Il y a deux axes importants, à savoir celui qui va du nord au sud (du château vers les orangeries) et celui qui va d'ouest en est (du pavillon vers la Meuse). La terrasse la plus basse comprend plusieurs bassins et deux orangeries qui ont plutôt l'allure de pavillons du XVIIe siècle. La seconde terrasse est rythmée par des arbres palissés plantés en plusieurs "cercles" autour d'un bassin circulaire animé d'un jet d'eau. Enfin, la troisième terrasse, sur laquelle se dressent de vigoureuses haies hautes, attire l'attention par le Pavillon de Saal, implanté au delà d'un boulingrin. Un grand plan d'eau ovale a été creusé. Les terrasses sont délimitées par des murets en pierre, animés par des vases en pierre et des bustes bifrons en terre cuite, et même par une fontaine majestueuse en contrebas.
Lorsqu'on parvient au pavillon, on est surpris de constater qu'un chemin de fer a été aménagé selon un axe nord-sud, ce au XIXe siècle. Il est heureusement toujours possible d'accéder à cette joyeuse construction, sans laquelle les jardins ne seraient pas ce qu'ils sont. Son caractère disproportionné n'enlève rien au fait qu'il soit un clou du spectacle. De là où nous nous trouvons, nous avons plaisir à contempler l'enchaînement des terrasses, la Meuse et le coteau forestier qui borde l'autre rive, tous deux muets mais à la présence bien affirmée. Il paraît qu'à l'époque, un point de vue a été créé tout spécialement afin d'apprécier les jardins dans leur ensemble !
Bien que j'admire beaucoup ces jardins, si dignes, si bien dessinés, ce ne sont pas mes préférés, peut-être parce qu'il y manque une place pour l'homme d'aujourd'hui. D'un autre côté, c'est peut-être aussi une preuve de la force de l'aménagement d'origine, beau en soi et pour soi ?
Article mis en ligne le 14 juillet 2015
Article mis en ligne le 14 juillet 2015
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