Avant d'organiser ma prochaine visite de jardin, maintenant que les beaux jours reviennent et que l'envie de se balader se fait plus forte, je souhaite vous parler d'un parc que j'ai visité l'année passée : celui du Domaine provincial d'Hélécine, dans le Brabant wallon. C'était au mois de novembre, mais la journée était belle. Après avoir pris trois trains et un bus pour m'y rendre, je peux dire que j'avais quelques attentes.
Elles ont surtout été comblées du point de vue architectural. L'ensemble, en réalité une ancienne abbaye de l'ordre des Prémontrés, date majoritairement de la seconde moitié du XVIIIe siècle et appartient au courant néoclassique. Il a été conçu par un architecte de nos régions dont le nom doit être retenu : Laurent-Benoît Dewez. Les différents bâtiments sont agencés de façon à former un U autour d'une très grande cour d'honneur. Il nous faut d'abord franchir une grille un peu hautaine, rattachée à des dépendances pas trop modestes grâce à une balustrade courbe, scandée par des balustres et des pilastres surmontés de bacs à fleurs toutes pimpantes. A l'avant, côté rue, d'anciennes "douves" apparaissent débordantes de végétation.
Il ne faut pas s'y tromper, l'organisation des plantations de la cour d'honneur a vraisemblablement varié au cours du temps. Au fond, à la fois proche et lointaine par rapport à la voirie, l'aile principale de l'ancienne abbaye, majestueuse, forme un écran au parc dans lequel nous voulons nous promener. Prenons le temps d'observer comment Laurent-Benoît Dewez organise la façade, truffée de détails ornementaux pas banals. Bien que la brique soit majoritaire, quelques parties ont été traitées en pierre. Ce sont les avant-corps qui s'organisent autour des portes d'accès au bâtiment. L'un se trouve au centre de la composition et est mis en valeur par des pilastres colossaux à chapiteaux corinthiens, en plus de colonnes ioniques, draperies sculptées et autres bas-reliefs présentant de joyeux putti. Les deux autres, plus modestes se trouvent sur les côtés, à quatre fenêtres de distance du centre, et sont coiffés d'un fronton triangulaire présentant les armes de [...]. C'est bien entendu plus complexe que ça, je vous laisse regarder les images et apprécier, tout simplement.
Sur les côtés de la cour d'honneur courent deux petits murets de briques interrompus à distances régulières par des pilastres. Ce muret est interrompu à proximité de la grande aile du Domaine, offrant quelque entrée vers le parc à proprement parler. C'est vraiment discret ! Un dernier regard vers les grandes pelouses de la cour d'honneur que traversent une allée centrale et deux allées sur les côtés, les quelques fioritures que sont des topiaires plus ou moins coniques et un trait de fleurs rouges, et nous voici dans un autre univers.
Un parc paysager, voilà ce que c'est ! Il ne reste quasiment plus rien du jardin de l'ancienne abbaye, qui avait pourtant été réaménagé dans les années [1770]. Autrefois principalement dévolu à des espaces de culture, occupé en grande partie par des viviers, le terrain accueille désormais un espace de promenade et de détente tout de même bien agréable. A priori, rien de nouveau : ce sont de grands plans d'eau, des allées courbes, beaucoup d'arbres, des bancs pour profiter du calme. La dimension didactique du parc est prise en compte avec quelques panneaux qui vous parlent de la faune et de la flore et vous demandent de vous comporter dans le plus grand respect des lieux. Après tout, c'est vraiment un espace de qualité et il permet à tout un chacun de venir se dégourdir les jambes, de s'oxygéner au pied d'un ensemble architectural peu ordinaire et de profiter du bon temps.
Il est permis de se perdre dans un réseau d'allées qui peut nous sembler un peu confus. C'est ça qui est agréable, ne pas savoir toujours vers où et vers quoi on se dirige. Ci et là : une plaine de jeux (pour les enfants, faut-il le préciser), un petit espace de restauration, un petit jardin clôturé à esprit oriental organisé autour d'un petit chemin d'eau), des étendues herbeuses invitant au pique-niche ou à la sieste, un parcours de golf miniature, plus loin à des vergers et à un couvert boisé. La question est de savoir si tout cela est distribué de manière aléatoire dans l'espace ou non. Quelquefois, nous sommes proches des plans d'eau, d'autres fois ils nous semblent vraiment éloignés, marcher ou s'asseoir, les deux sont propices à la méditation. Vous pourriez avoir la sensation de vous retirer du monde en poussant la promenade jusqu'au bout du parc, dans le bois, mais toujours vous suivrez des chemins balisés qui vous rappelleront la proximité d'un monde civilisé.
Une petite rivière qui s'écoule dans le parc, déjà au temps des Prémontrés, donne un petit côté magique à l'ensemble : la Petite Gette. Elle rappelle qu'avant tout aménagement humain pré-existe la nature. Bien sûr, il est possible que le cours de la rivière ait été modifié au cours du temps pour satisfaire aux besoins de l'homme.
Article en cours de rédaction
Mis en ligne le 10 mars 2014
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