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Le jardin de la maison d' Alice et David Van Buuren : un véritable cocon esthétique

Cette découverte va sûrement vous changer de mes habituels parcs publics et jardins de châteaux ! On découvre progressivement, à l'arrière d'une villa art déco des années 20-30, toute une série de jardins qui communiquent entre eux, dans ce qu'on appelle le style "Nouveau Jardin Pittoresque", inventé par Jules Buyssens. L'idée, c'est notamment de ne jamais avoir une vue d'ensemble du jardin mais de découvrir, au bout de chaque allée, une nouvelle dimension. On déambule dans des ambiances variées, évoquant par exemple les contrées alpines. Chaque fois, un élément vient capter notre regard pour nous attirer plus loin. C'est ce que vous constatez sur la première photo : une gloriette circulaire ponctue l'extrémité de l'allée et donne envie de l'atteindre et de voir ce que le paysagiste a disposé plus loin. 

Sur les côtés, les allées sont bordées de ce qu'on appelle des "mixed borders", où toute une kyrielle de plantes se côtoient. Elles sont de tailles variées et, rassemblées, donnent une impression de joyeux mélange, alors que la place de chacune est savamment étudiée. Elles doivent notamment pouvoir se succéder en fonction des saisons et aucune ne doit empêcher la croissance de l'autre. Lorsque le jardin est restauré, il y a quelques années, on a tenté de retrouver au maximum les plantes d'origine et de comprendre la manière dont elles étaient assorties. Toutes les plantes ne sont malheureusement plus cultivées et vendues. Dans ce cas, des choix pertinents par rapport à l'idée de départ, donc celle de Jules Buyssens lui-même, ont dû être faits. La logique originelle a été respectée au maximum, pour garder l'ambiance propre à ce jardin et ce qui en fait un exemple du "Nouveau Jardin Pittoresque". Pour des raisons d'entretien, et parce que l'environnement n'est plus tout à fait celui de l'époque, quelques changements et simplifications ont néanmoins été faits.



On le voit, les abords directs de la villa sont plutôt sages. Celle-ci se démarque par son caractère compact et la couleur flashy de ses briques, comme neuves. L'intérieur, visitable, rassemble toute une collection d'oeuvres d'art appartenant aux anciens propriétaires, et qui vaut la peine d'être découverte, puisqu'elle formait en quelques sortes le mobilier et l'ambiance des différentes pièces. Près de la villa se trouve une roseraie, pour laquelle on a dû retrouver les anciens rosiers et tenter d'avoir au moins des descendants pour assurer la restauration, car tous n'existent plus à l'heure actuelle.


Le fameux René Pechère, dont j'ai déjà parlé dans un autre article, a mis sa touche personnelle dans ces jardins, en créant notamment un grand labyrinthe. Un pont permet de rejoindre cette partie, plutôt ludique, dans laquelle il est amusant de se perdre. C'est sûrement tout un travail de veiller au bon entretien des haies toutes en courbes.


Un agréable filet d'eau coule à travers les jardins. Des arbres exotiques aux formes étranges parsèment la pelouse, qui borde la villa. Ils donnent des points de vue particuliers et sont, avec le choix des plantes, une preuve de l'intérêt qu'avait Jules Buyssens pour des matières comme la botanique et l'horticulture. Le ruisseau, quant-à-lui, s'écoule dans un univers inspiré des montagnes alpines, puisque des faux rochers ont été créés. On appelle ça des "rocailles".




René Pechère a aussi créé le jardin appelé "le jardin des coeurs", à l'aspect tout aussi massif que le labyrinthe. Encore une fois, palissades de verdure et topiaires sont fortement présents. Des oeuvres contemporaines animent en plus ce coin intime, baigné par le soleil.


Le "Nouveau Jardin Pittoresque" aime jouer sur la présence de plusieurs niveaux et, de manière plus générale, sur la stratigraphie du site. On descend donc les escaliers pour se trouver dans un grand parterre occupé par une autre roseraie et par une construction à toit de chaume, un peu "exotique". Plus loin, c'est tout un verger qui s'étend à nos pieds, et nous permet de laisser libre cours à notre marche, et surtout à nos pensées, qui déjà se faufilent à travers le fameux labyrinthe de Monsieur Pechère.

Pour en savoir plus, La Libre Belgique aussi a publié un bel article sur ce jardin :

http://momento.blogs.lalibre.be/archive/2015/09/05/les-jardins-du-musee-van-buuren-1145810.html

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