Accéder au contenu principal

Le parc d'Enghien et...quelques réflexions pour le plaisir


J'ai pris beaucoup de plaisir à retourner au parc d'Enghien. ça fait bien quatre ou cinq fois en peu de temps, et chaque fois je laisse mes pas me guider. La première fois, j'avais fait le tour complet ou presque, et ça m'avait pris une journée. Comme j'étais accompagnée et qu'il faisait beau, on avait pique-niqué, pris énormément de photos... Toutes les autres fois, comme j'étudie le parc et que je suis amenée à rencontrer des gens en ville, j'y suis retournée sur le temps de midi, pour vérifier un détail, pour en dénicher d'autres, pour me souvenir plus nettement de ce dont je parle sans cesse, du haut de ma tour d'ivoire. Je ne suis jamais déçue. J'ai encore la feuille d'une charmille, que j'ai ramassée et fait sécher dans un livre épais. Je me demandais ce à quoi pouvait bien ressembler une feuille de charme, à force de voir dans les livres d'histoire des parcs et jardins que la plupart des jardins Renaissance et plus tardifs ont leurs berceaux de charmes ou que tel ou tel jardin a conservé une ou plusieurs charmilles. Je me suis rendue compte au fil du temps que je croyais connaître les choses, parce que je les lis souvent, mais une fois confrontée à la réalité...les choses sont si complexes. Reconnaître un arbre dans un texte ne sera jamais la même chose que le reconnaître sur le terrain, entouré de plein d'autres arbres qui y ressemblent ou malades et peu représentatifs de son "espèce".

 Nous voudrions toujours que tout soit simple et évident, qu'une maison ait toujours quatre façades, un toit pointu et une cheminée, une porte et quelques fenêtres placées de manière symétrique...Ce n'est pas le cas. Et le parc d'Enghien, ce n'est certainement pas le plus simple des parcs. Il a traversé plusieurs siècles, qui lui ont chaque fois apporté des changements intéressants, que ce soient des plantes récemment introduites dans nos régions, de nouvelles manières de concevoir les jardins et leurs formes, passant du régulier à l'irrégulier, des initiatives bienvenues, comme l'amélioration d'un sol pas très favorable au départ, etc etc. Tout change sans cesse, mais pas au point d'ensevelir à jamais le projet de départ, qui remonte à la seconde moitié du XVIIe siècle. Nous sommes au XXIe siècle, chaque commanditaire y a mis sa marque, a géré le domaine du mieux qu'il le pouvait, parfois avec beaucoup de passion, puisque certains adoraient la botanique, par exemple, et depuis quelques temps les restaurations et les projets se succèdent. Ce n'est pas facile d'intervenir sur un si grand ensemble, qui a une si belle histoire. Ce qui est sûr, c'est qu'il a un futur, et heureusement. J'espère que vous aurez un jour l'occasion de faire un tour au parc d'Enghien, de vous perdre dans ses nombreuses allées, de vous interroger sur certaines parties : "tiens, qu'est-ce que c'était avant, ici ?", d'apprécier les restaurations qui ont été faites depuis 1986 et d'en espérer d'autres, pour revenir quelques années plus tard et apprécier encore plus que la première fois.

Bref, tout à l'heure j'y étais de nouveau, la fois d'avant c'était sous la neige, aujourd'hui sous un ciel bleu mais assez bien de vent. J'ai emprunté une allée assez boueuse pour aller jusqu'au Grand Canal, et manger mon sandwich, assez fourni, tranquillement, en observant le ruisseau qui coule tout au long et, en me retournant, au loin, un petit édicule qui appartient à l'un des anciens jardins clos de style Renaissance...Je me dis que ça devait être vraiment prodigieux à l'époque, quelque chose de très construit, très cohérent. Je ne dis pas que c'était mieux, c'est beau aujourd'hui aussi et ça ne peut que s'améliorer, avec toutes les personnes qui sont impliquées dans la vie du parc...Donc j'ai mangé ce sandwich, je suis revenue vers le Pavillon aux Toiles, puis j'ai bifurqué vers le terrain de tennis, où se trouve l'édicule mentionné ci-dessus, et j'avais presque envie de chanter, bien à l'abri des regards de nouveau. J'avais envie de m'approcher du fronton de l'ancienne orangerie, mais plusieurs obstacles m'en empêchaient, pourtant j'ai bien réfléchi à si je pouvais m'y risquer ou pas...J'ai quand-même cru distinguer une fleur de lotus sculptée dessus, comme je l'avais lu dans un article. Me voilà satisfaite.

Bien, j'ai quitté le parc après quelques autres stations intéressantes, en sachant que j'y retournerai très bientôt, ne serait-ce que pour profiter de visites guidées. J'ai envie d'en savoir toujours plus, à présent sur les arbres, les fleurs, et toutes les anecdotes qui me sont passées sous le nez jusqu'à maintenant. S'il vous faut des photos, en plus de ce pavé énorme, je repasserai tout bientôt en mettre quelques-unes, c'est vrai que c'est plus gai. 

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Tournai : les jardins de Choiseul

Encore une découverte de jardin surprise ! J'avais rendez-vous à l'Avenue Bozière à Tournai mais j'étais un quart d'heure en avance. Je fais donc quelques pas et je remarque un grand et beau bâtiment dépassant largement derrière le muret en protégeant l'accès. Les grilles sont ouvertes et j'entraperçois un très joli jardin, inondé de soleil en ces temps de canicule. A plusieurs reprises, je vérifie s'il s'agit d'un jardin privé ou non, si je peux y entrer ou non. Ne voyant aucune interdiction, je me risque à y faire un tour, armée de mon appareil photo. La construction est impressionnante, austère et imposante en même temps. J'imagine que ce bâtiment ancien est devenu un home pour personnes âgées, vu les proportions et le calme qui règne en ces lieux. Je commence à me détendre, personne ne vient me demander de rebrousser chemin, même si certains ont dû me voir depuis les portes ou les fenêtres. Le jardin est assez classique

Lac de Côme épisode 2 : le jardin de la villa de la Fondation Rockfeller à Bellagio

L'après-midi du 2 mai, nous avons eu l'immense honneur de pouvoir visiter en groupe le jardin de la villa de la Fondation Rockfeller à Bellagio.  Bellagio est une charmante ville de petite taille située au bord du lac de Côme, et dont on gravit une série de "salite" parallèles, autrement dit de petites rues en pente, bordées de boutiques aguichantes. Une place avec une église marque l'aboutissement d'une plus grande rue à nouveau fort garnie en commerces et en zones de restauration. Par-dessus ce bel ensemble se trouve la villa de la Fondation Rockfeller , aussi appelée la Villa Serbelloni, avec son très agréable jardin - qui tient plutôt du parc - aménagé en pente autour et par-dessus la villa et de différents petits bâtiments dont la disposition est supposée faciliter la tranquillité et la concentration des résidents-chercheurs . Pour la petite histoire, la villa a été donnée en 1959 par une princesse américaine, Ella Holbrook Walker, à la Fondation Rockfel

Du René Pechère à la Cité administrative de Bruxelles

                                                                             *...*...* On ne peut pas le rater quand on travaille dans le quartier, surtout quand on peut l'observer depuis les hauteurs : voici le jardin de la Cité administrative de René Pechère à Bruxelles. Créateur du parc Malandre à Renaix et du parc Tomberg plus loin dans Bruxelles, le célèbre paysagiste nous a aussi légué cette intéressante composition qui remonte aux années 1958-1970. En le découvrant depuis les bureaux qui l'entourent, je remarque que le jardin s'étale avec vigueur sur toute une aire de terrain rectangulaire allongée. Il est entouré de bâtiments assez hauts, en particulier de la tour des Finances, qui surpasse les autres en hauteur. Le jardin est censé être réparti sur deux terrasses, mais je ne l'ai su qu'en lisant un article dont le lien vous est offert plus bas.  La terrasse que j'ai pu découvrir personnellement est tout à fait lisible quant aux élémen